Le Royaume-Uni est, depuis de nombreuses années, une destination privilégiée pour les investisseurs. Oui, investir dans l’immobilier de bureau de l’autre côté de la Manche séduit… de moins en moins. Un vrai mouvement s’amorce, avec une cote de popularité en baisse pour nos amis Anglais qui ne veulent plus de l’Europe. Et ce sont désormais nos voisins allemands qui attirent les investissements immobiliers. Jusqu’à l’excès ?

L’Allemagne au centre des regards des investisseurs

Un investisseur sur trois (33 %) désigne l’Allemagne comme sa région d’investissement privilégiée pour l’immobilier commercial. Ce chiffre, issu d’un sondage mené auprès de 3 000 investisseurs internationaux professionnels de l’immobilier et membres de BrickVest[i], nous indique clairement que l’Allemagne jouit d’une belle attractivité.

Une surprise ? Pas vraiment ! Le dynamisme solide du marché de l’investissement en Europe observé en 2017 est en partie lié à l’Allemagne. La France affiche une bonne conjoncture sur le marché de l’investissement, mais l’Allemagne est bien le meilleur élève. « Les villes de Berlin et de Francfort ont toutes deux connu une demande à l’investissement de plus en plus soutenue. Bien que plus modeste, la demande des investisseurs a également enregistré une forte hausse à Munich » explique la RICS[ii], organisation professionnelle internationale spécialisée sur la thématique de l’immobilier. Citons également Düsseldorf, Hambourg et Cologne. En 2017, la moitié des transactions du pays ont ainsi été réalisées dans les grandes métropoles. Modernes, connectées, dynamiques, ces villes drainent les investissements.

Attention toutefois à la fin de cet engouement : « le marché a certainement atteint un pic, [mais] une forte croissance des valorisations est encore anticipée dans chacune de ces villes au cours des douze prochains mois » peut-on lire. Une fin de cycle est-elle à attendre ?

Immobilier de bureau : la fin des prix bas en Allemagne

Pour disposer d’une photographie de l’immobilier en Allemagne, il nous faut évoquer la situation particulière du pays. Avec d’énormes programmes de reconstruction après la guerre, l’Allemagne a longtemps disposé d’une offre supérieure à la demande. Une situation révolue, et avec une demande très forte depuis 10 ans dans de grandes villes, sans offre équivalente, les prix explosent. Car ce qui caractérisait l’Allemagne et son immobilier, et en faisait un lieu d’investissement malin, c’était en partie les prix réduits au mètre carré. Mais ça, c’était hier.

Revers de la médaille, les prix des loyers augmentent. « Les loyers prime ont augmenté dans la plupart des villes. En moyenne, ils ont augmenté de 4 % au cours des douze derniers mois. Avec près de 11 %, la hausse la plus importante revient à Berlin, avec un niveau actuel de 372 €/m²/an » peut-on apprendre avec les données de BNP Paribas Real Estate au 3e trimestre 2017[iii].

Déjà, dans le monde de l’immobilier résidentiel, de fortes hausses ont poussé le gouvernement à agir et à encadrer les loyers… sans succès ! Si les investisseurs se ruent sur l’Allemagne et fuient le Royaume-Uni, les prix devraient grimper encore dans l’immobilier de bureau… jusqu’à la mise en place d’un dispositif gouvernemental pour freiner cette escalade ? Jusqu’à des prix trop

[i] A lire ici : https://www.businessimmo.com/contents/92306/les-perspectives-2018-de-l-immobilier-commercial

[ii] http://www.rics.org/fr/news/actualites/articles-de-presse/poursuite-dune-forte-dynamique-pour-limmobilier-dentreprise-europeen/

[iii] https://www.realestate.bnpparibas.fr/bnppre/fr/presse/communiques-presse/allemagne-chiffres-marche-bureaux-investissement-t3-2017-2017-10-06-p_1692593.html