Et si l’émergence d’une nouvelle organisation du travail et de nouvelles formes de bureaux venait bousculer le monde des transports ? La question possède déjà une réponse : oui ! L’arrivée d’espaces partagés et autres espaces de coworking vient modeler le paysage de la mobilité urbaine. Explications.
 

Les transports en commun : un usage en déclin

La fréquentation des transports en commun est, à l’échelle mondiale, en déclin. Alors que certains prédisaient la fin de la voiture personnelle, et l’ère du tout transport en commun dans les grandes métropoles, les usagers, eux, ne semblent pas vouloir suivre cette tendance. Ils gardent leur voiture, et sont moins nombreux dans les bus, métro et tram.

A cette baisse observée dans de nombreuses grandes villes, de Paris à New-York en passant par Londres ou Toronto, plusieurs phénomènes sont à l’origine. Des raisons locales. Le métro de New-York est à bout de souffle et vieillot. A Paris, les attentats n’ont pas instauré un climat de confiance dans les transports en commun.

Au-delà de ces raisons, c’est bien un tassement général qui est observé. Les vraies raisons de cette baisse de fréquentions sont ailleurs. « Les transports en commun en sont peut-être venus à paraître peu attractifs depuis que les usagers ont d’autres options à leur disposition » peut-on lire dans un article de The Economist, repris en français sur Le Nouvel Economiste. L’émergence de solutions de mobilité alternatives comme Uber avec les VTC font en effet préférer à certains la voiture privée avec chauffeur plutôt que le bus ou le métro. Autre explication, en parallèle, le vélo et la mobilité douce (à pied) son vantés comme bons pour la santé. On décongestionne le centre-ville tout en faisant du bien à sa santé. Les transports en commun sont moins sollicités. D’ailleurs, les poids lourds du monde du VTS s’intéressent au vélo. Lyft vient de racheter Motivate et Uber a racheté Jump en avril 2018.
 

Les bureaux de proximité, pour faciliter le quotidien

Autre raison qui explique la baisse de fréquentation des transports en commun, l’émergence de nouvelles formes de travail.
Le télétravail est aujourd’hui largement répandu, et devient même une solution dont le développement est promis à un bel avenir. Depuis l’ordonnance « Macron » n° 2017-1387 du 22 septembre 2017 qui refonde le télétravail, un employeur doit justifier le refus qu’il oppose à un collaborateur qui veut travailler à distance.
Travailler à la maison, c’est passer de son lieu de vie à son lieu de travail en quelques secondes, sans transport. L’arrivée d’espaces de bureaux partagés et de lieux de coworking dans les grandes métropoles comme dans les villes plus modestes réduit aussi le besoin en transports ! Il est désormais facile de trouver un bureau « proche de chez soi » dans lequel se rendre à pied ou à vélo ! Les espaces à louer se multiplient, avec la proximité comme point fort. Nous passons d’une ère de la propriété à une nouvelle ère de l’usage !

Mais c’est toujours la voiture, cette sacrée bagnole, qui reste la concurrence la plus rude pour les transports en commun. « En Amérique, 76?% des personnes qui se déplacent pour se rendre au travail le font en voiture et sont seules dans le véhicule » nous apprend l’article du Nouvel Economiste. Le passage de la propriété au partage n’est pas encore totalement là en ce qui concerne l’automobile… Il suffit pour s’en convaincre de voir les performances contrastées des services d’autopartage, et notamment d’Autolib’ à Paris.