La concentration fait son apparition dans le monde du co-working. Profitant d’une médiatisation toujours aussi forte et d’une place grandissante dans le monde du marché de bureaux, le co-working s’organise. Les mouvements récents témoignent d’une mutation en cours et de changements à venir.
 

Concentration et rationalisation du marché du co-working

 
Vous avez du mal à vous tenir à jour des évolutions dans le secteur du co-working ? Normal ! Il faut dire que tout va très vite. WeWork – acteur international très actif – est devenu The We Company en janvier dernier (avec au passage l’apport de 2 milliards de dollars de SoftBank). De son côté, le groupe IWG continue de racheter à tour de bras : Regus, Stop & Work, Spaces et désormais HQ et Signature sont rentrés dans le giron.
 
Nexity n’est pas en reste. Après la disparition de la marque Blue Office, le groupe a acquis 54% du capital de Morning Coworking (groupe BAP). À une moindre échelle, Knotel a racheté Deskeo. Et rappelons que Kwerk est lié au promoteur Les Nouveaux Constructeurs ou que Bouygues Immobilier est également dans le match avec Wojo (ex-Nextdoor), sa filiale créée avec Accor. Vous avez le tournis ? Asseyez-vous.
 
La phase de consolidation est en marche. Elle succède au maillage réalisé par chaque acteur, autour des grandes métropoles et notamment à Paris et dans sa proche banlieue. Désormais, l’heure est à l’organisation des troupes. Co-working is coming.

 

De nouveaux concepts pour un second souffle

 
Si chacun avance ses pions et que le mouvement actuel est à l’émergence de grands acteurs, cela n’empêche pas la créativité. Au contraire, certains opérateurs jouent la carte de l’originalité pour se démarquer.
 
Cela n’est pas un secret, le co-working 1.0 est déjà mort. Aujourd’hui, pour être dans la tendance, il faut parler de well-working, de co-living, de pro-working. Plusieurs notions émergent, poussées parfois par de grands groupes pour des raisons de marketing, ou parfois de la réalité des usages.
Parmi ces tendances, le co-working positionné comme véritable service digne du modèle hôtelier est une réalité. Exigeant, les utilisateurs poussent à la révolution des services et à une refonte des pratiques. On ne loue pas simplement un bureau mais bien un bouquet de services.
 
En ce qui concerne le pro-working – sorte de version auto-proclamée aboutie du co-working avec un environnement ultra professionnel – là encore plusieurs acteurs sont dynamiques. Les foncières Covivio (avec Wellio) ou Gecina (avec Secondesk) proposent ces offres alternatives.
 
Le co-working évolue et la plupart des acteurs commencent à se réunir. Les marques et les concepts se regroupent entre plusieurs mains, mais on perçoit toujours le besoin de flexibilité. La demande est forte et protéiforme.
 
Gageons que ce mouvement de consolidation ne vienne pas enrayer l’inventivité et l’esprit pionnier qui plane dans le monde du co-working en France depuis plus de 10 ans. Ce mode d’organisation du travail possède encore une marge de progression forte. Il représente 2 % du marché de bureaux seulement. Alors achats et consolidations oui, mais innovation et flexibilité toujours !