L’ascension du géant du coworking WeWork semble ne jamais s’arrêter. En moins de 10 ans, l’entreprise est parvenue à atteindre une valorisation totale de 20 milliards de dollars, et s’apprête à devenir le premier loueur de bureau de New York en surface !
 

WeWork, la licorne du coworking ?

Dire que WeWork est une entreprise en pleine croissance est peu. En publiant pour la première fois ses résultats financiers, WeWork vient d’indiquer que son nombre de membres est passé en une année de 128 000 à 268 000. Mieux, le chiffre d’affaires lui aussi est en hausse, d’environ 200 millions d’euros à 421,6 millions de dollars sur le dernier trimestre. WeWork avance un taux d’occupation de ses bureaux de 84 % (en hausse de 6% sur une année). Impressionnant.
 
En parallèle, les pertes annoncées sont elle aussi très importantes, avec 723 millions de dollars de déficit sur la première moitié de l’année 2018, contre seulement 150 millions de dollars un an auparavant. Des chiffres qui ne semblent pas inquiéter. On se contente ainsi de commenter ces chiffres en expliquant que les dépenses pour augmenter le parc immobilier engendrent des pertes, mais que les résultats seront générés et visibles l’année prochaine… Artie Minson, le directeur financier de WeWork joue le côté explicatif : « Entre le moment où nous dépensons de l’argent et celui où nous générons des revenus liés à l’exploitation de nos bureaux, il y a toujours un décalage ».
 
L’expansion folle de WeWork est-elle durable ? Certains y voient encore l’opportunité d’investir, à l’image du conglomérat japonais Softbank. Au travers de son fonds, le géant nippon vient d’investir un nouveau milliard de dollars, en plus des 4,4 milliards déjà placés un peu plus tôt dans l’année.
 

WeWork bientôt premier loueur de bureau à Manhattan

WeWork propose de la location de bureaux pour des entrepreneurs solitaires, des TPE/PME, et même de grands groupes. Ainsi, les entreprises de plus de 1000 personnes représentent un quart des revenus du géant ! En mettant la main sur des espaces de taille importante un peu partout dans le monde, et notamment à Paris, WeWork impose sa marque et sa vision du coworking.
 
La mainmise du groupe est telle que WeWork va bientôt dépasser JPMorgan, et devenir l’entreprise qui occupe le plus de surface de bureaux à New York, et plus précisément sur l’île de Manhattan. WeWork possède 57 adresses à New York, le tout pour une surface de bureau qui représente 3 % du parc actuellement disponible. Mais les analystes de Cushman & Wakefield estiment que la surface occupée par WeWork pourrait grimper à 5 voire 10 % au cours de la prochaine décennie.
 
Les effets de cette présence renforcée de WeWork sont multiples. Ainsi, selon les spécialistes, WeWork permet de maintenir des taux d’occupation élevés dans les grandes villes, WeWork étant notamment responsable de 10% des nouvelles locations à New-York.
Les concurrents sont obligés de muscler leur jeu, et proposent des services additionnels pour séduire les clients.
 
Acteur incontournable du milieu, WeWork dicte le jeu et impose ses règles. Pour combien de temps ? Le groupe s’invite régulièrement en dehors de son champ de compétence de base, et glisse dans le politique et le militantisme. Ainsi, WeWork ne servira désormais plus de viande à ses 6 000 salariés, pour donner suite à une décision pour limiter l’impact environnemental.