Nul ne nier le développement du télétravail en cette année 2020 !

Ce mode de gestion des ressources humaines « Covid-19 compatible » a été LA nouveauté pour bien des employés. De gré ou de force. Dans le confort d’un bureau dédié – ou parfois sur un coin de table improvisé dans la cuisine – beaucoup de Français ont expérimenté le télétravail pendant le confinement. Ils sont plus de 5 millions, selon un sondage Odoxa-Adviso Partners. Demain, ce télétravail mieux organisé et structuré, devrait s’installer durablement. En modifiant nettement le marché de l’immobilier de bureau.

La poussée inéluctable du télétravail

C’est une réalité, le télétravail devient de plus en plus répandu dans les pratiques organisationnelles. Hier repoussé par les entreprises par manque de confiance et par peur d’une perte de cohésion des équipes, le télétravail a eu le droit à un test grandeur nature réussi. « L’expérience que nous avons vécue a montré que les salariés pouvaient continuer à travailler et être aussi efficaces à distance. Le télétravail est plébiscité par de nombreux salariés et beaucoup d’entreprises font désormais face à une demande croissante pour ce mode d’organisation » explique la chercheuse au CNRS et enseignante Aurélie Leclercq-Vandelanoitte.

Dans les entreprises de taille intermédiaire (ETI), le mode d’organisation va devoir changer et intégrer cette demande croissante. A Issy-les-Moulineaux, de grandes entreprises sont déjà concernées par le changement fort qui émerge. 75% des 1 400 employés du siège Accor sont déjà en télétravail. Chez Capgemini, cette proportion est de 60%. Microsoft n’a pas fait revenir ses employés, et 1 800 personnes sont en télétravail intégral jusqu’à nouvel ordre.
Une deuxième vague du télétravail est en marche. A la demande des syndicats, le Medef a convenu d’une « négociation », les 3 et 23 novembre prochains. Il sera notamment question de droits des salariés, de protection des données et d’équipements de travail. Le télétravail va devenir plus normé et encadré.

Rationaliser la surface de bureaux

La demande des salariés de disposer de tiers-lieu de coworking à Paris en complément de l’accès au siège émerge. Pas question de passer du bureau classique à l’assignation à domicile pure et dure. Un mix est à trouver pour celles et ceux qui n’ont pas d’espace dédié. Mais aussi pour développer cette émulation d’équipe. Dans le portefeuille immobilier de nombreuses entreprises, les espaces de coworking vont prendre une part croissante.

On le constate déjà sur le terrain avec deux phénomènes :
• Une réduction des surfaces occupées par les entreprises, qui cherchent à rationaliser les coûts et optimiser les usages. C’est le cas notamment pour les nouveaux projets de bureaux, largement remaniés par le contexte sanitaire.
• Un effondrement des demandes locatives à Paris. Le troisième trimestre 2020 montre un recul fort, le réajustement est lancé.

Nous ne sommes pas encore face à une baisse franche des loyers causée par la demande en recul. Mais cette étape arrive. Il faut s’attendre à des loyers corrigés – à la baisse – et à des déménagements massifs ou des rééquilibrages du mix entre bureaux détenus, bureaux loués… et espaces de tiers lieux utilisés.